Tu veux ma mort, poisson pensa le vieux. C`est ton droit. Camarade, j`ai jamais rien vu de plus grand, ni de plus noble, ni de plus calme, ni de plus beau que toi. Allez, vas-y, tue-moi. Ca m`est égal le quel de nous deux tue l`autre. Qu`est-ce que je raconte ? pensa-t-il. Voila que je déraille. Faut garder la tete froide. Garde la tete froide et endure ton mal comme un homme. Ou comme un poisson. Le vieil homme et la mer a pour héros Santiago, un vieux pecheur cubain tres pauvre. Il n`a qu`une affection dans sa vie : un gamin qui l`accompagne a la peche. Mais la peche est depuis longtemps mauvaise, et les parents du gamin ne veulent plus qu`il aille avec ce trop vieil homme qui n`a pas rapporté un poisson depuis si longtemps- depuis quatre-vingt-quatre jours exactement. Alors, le quatre-vingt-cinquieme jour, le vieux prend son bateau et part tout seul sur la mer. Un énorme espadon mord a son hameçon. Apres une lutte terrible qui dure trois jours, il a enfin raison du grand poisson et peut l`amarrer mort dans sa barque. Mais, comme le vieux, enfin, met le cap sur la terre, les requins arrivent et, malgré ses efforts pour les chasser, ils dévorent peu a peu l`espadon tout entier. Quand Santiago rentre au port, completement épuisé, il ne reste de l`espadon que la tete et l`arete. Il faut voir dans ce poeme épique, aux résonances bibliques et homériques, une parabole : celle de la victoire dans la défaite. C`est un theme cher a Hemingway. L`homme ne triomphe jamais tout a fait - et ici l`échec est total. Mais ce qui importe c`est l`effort pour braver le destin - et ici l`effort est immense. Ce récit est écrit dans une langue familiere et grandiose a la fois. Hemingway y réussit, avec une aisance admirable, la synthese difficile entre une vision réaliste de la vie et une mystique du courage et de l`espoir indestructibles de l`homme. On a vu avec raison dansLe vieil homme et la mer un des chefs-d`ouvre de Hemingway.
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